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Old School : Le premier titre de Kelly Slater

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Kelly Slater savoure son titre. Crédit : Peter Wilson

Chaque dimanche soir, nous revenons sur un fait, une vague, une pratique qui a marqué la glisse. Ce soir, nous allons vous raconter l'histoire d'un jeune surfeur, qui en 1992, à 20 ans, va remporter son premier titre de champion du monde ASP. Le premier d'une longue liste.

Connu (en petite mesure) depuis ses 14 ans, Kelly Slater va peu à peu perfectionner son surf. Jusqu'à participer à une épreuve du CT pour la première fois en 1989. En 1990, il atteint les demi-finales du Lacanau Pro et perd contre Tom Curren, futur vainqueur de la compétition et du titre mondial. L'année suivante, il entre en tant que surfeur permanent sur le CT (jusqu'alors, il n'avait été que «wild card»). Sa première année en tant que rookie se passe (très) mal, il termine 43ème. Décidé à devenir aussi bon dans la préparation, dans son mental que sur une planche, Kelly Slater veut passer un cap pour l'année 1992. L'année de ses vingt ans.

Des débuts en dents de scie

La première étape de l'année se déroule à Bells Beach. Richie Collins remportera la compétition devant Martin Potter, Kelly Slater lui, terminera 30ème. Trois semaines plus tard, en Nouvelles-Galles du Sud, le jeune surfeur floridien fera un parcours presque parfait, atteignant la finale. Mais sur sa route vers le premier titre de sa carrière, il y a Shane Herring. Après une finale dans des vagues d'une qualité relative, Herring s'impose (26 points à 23). C'est sa première défaite lors d'une finale d'un CT.

Direction Durban pour le Gunston 500. La troisième épreuve de la saison 1992 se passe mal pour Kelly, une fois de plus éliminé au troisième tour...Quelques semaines plus tard,  les surfeurs professionnels rident à Saint Paul, à la Réunion. Parvenu jusqu'en demi-finale, Slater perd contre Richard Marsh. Après les quatre premières étapes, il se classe alors cinquième du classement général.

Crédit : Joliphotos

Jamais deux sans trois ?

Pour ce qui constitue la première escale des trois étapes françaises, Tom Curren, Sunny Garcia et toute la clique débarquent à Lacanau. Un spot que Kelly Slater apprécie, déjà demi-finaliste contre Curren ici deux ans plus tôt. Cette fois-ci, tandis que le triple champion du monde s'arrête au quatrième tour, le floridien le passe avec facilité. Pour la deuxième fois de l'année, le natif de Cocoa Beach dispute une finale. Tony Ray se démarque rapidement et après trente minutes dans l'eau, le King est obligé de se rendre à l'évidence : il vient de perdre sa deuxième finale de l'année. Deux semaines plus tard doit avoir lieu le Rip Curl Pro Landes, et pour ce "jeune prometteur", plus question d'être bon ou de simplement briller, il veut être le meilleur et remporter enfin un trophée.

Dino Andino et Mark Occhilupo sont ses premières victimes, puis dans des conditions parfaites, le King expédie Rod Kerr le lendemain. Une fois de plus, direction les huitièmes de finale pour Slater. Le vent a changé, et souffle dorénavant plus fort, mais cela ne change rien. Le jeune américain ajoute Fabio Gouveia à son tableau de chasse. La rencontre des quarts de finale est spéciale, puisque Tony Ray et Kelly Slater s'affrontent à nouveau. Le surfeur de Torquay en Australie est impérial quand il chope des tubes, mais c'est bien le floridien qui s'impose et s'envole vers le dernier carré.

Les vagues sont horribles pour ces demi-finales, et si dans la première Gary Elkerton l'a emporté sur Flavio Padaratz, dans la seconde Slater se bat contre Richard Marsh. Les deux surfeurs sont au coude-à-coude quand, dans un élan invraisemblable, le jeune rider de 20 ans sort une vague à 9 points. C'est acté, l'ange béni des dieux croisera la wax avec Gary Elkerton en finale. Frigorifié à cause de conditions dantesques, le (futur) King doit son salut à la mère du surfeur de gros Vetea David, qui l'aide à se réchauffer juste avant d'entrer dans l'eau. Malgré son expérience et son envie de remporter un titre, lui aussi, le malchanceux Gary Elkerton s'incline en finale contre Kelly Slater. La carrière du King est lancée.

Kelly Slater brandissant son premier trophée au Rip Curl Pro Landes. Crédit : Joliphotos

Royal jusqu'au bout

Fait inédit depuis que le circuit existe : la dernière étape française de l'année, le Quiksilver Surf Masters de Biarritz, n'a couronné aucun vainqueur faute de vagues lors des phases finales. (C'est en partie depuis cet évènement que les waiting periods se sont largement allongées.)

Les organisateurs de l'ASP font face à des conditions plus que minimes puisque la plus plus grosse vague enregistrée lors du dernier jour de compétition ne dépasse pas 50 centimètres. Impossible de reporter les phases finales au lendemain, notamment à cause des nombreux vols planifiés pour les surfeurs longtemps à l'avance. Comme Macaulay, Lynch, Marsh ou encore Ho, Kelly Slater se hisse en quarts, et terminera cinquième, comme les huit autres finalistes. Il remportera ainsi le Trophée Sud-Ouest récompensant le surfeur le plus régulier sur les trois épreuves françaises.

Direction le pays du soleil levant pour les surfeurs du CT. Lors du Marui Pro, Kelly Slater est éliminé en quarts de finale sur interférence. Une erreur loin d'être rédhibitoire mais qui lui ôte cette avance confortable dont il disposait jusqu'à présent. Heureusement pour lui, il se rattrapera une semaine plus tard lors du Miyazaki Pro, la deuxième étape sur le sol nippon. Opposé au champion en titre, Martin Potter, le King s'incline dans les cinq dernières minutes de la finale ; mais l'essentiel est ailleurs, il a engrangé assez de points pour être sacré lors de la prochaine compétition.

Kelly Slater, avant sa série des quarts de finale au Marui Pro.

Avant-dernière étape du circuit WCT, l'Alternativa Pro se déroule à Rio de Janeiro. En débarquant dans la cité du Corcovado, Slater sait qu'il peut repartir du Brésil avec une couronne de fleurs sur la tête. Pour cela, il lui suffit de se hisser en huitièmes de finale. Battu à plate couture lors du premier tour par un Tom Carroll en quête d'une finale (pour se re-qualifier), Kelly Slater se débarrasse facilement du brésilien Sergio Noronha lors du deuxième round. Un autre local, Peterson Rosa, sera sa victime au troisième tour. En sortant le pied de l'eau, le surfeur de 20 ans sait qu'il vient de devenir le plus jeune champion du monde de surf de l'histoire.

En huitièmes, il retrouve son partenaire de sponsor Tom Carroll. Généreux jusqu'au bout, Kelly se laissera exprès tomber sur plusieurs vagues histoire d'assurer au surfeur australien une place en quarts. Tom Carroll perdra en finale mais se re-qualifiera pour le CT 1993.

La dernière étape du circuit professionnel a lieu, comme chaque année, à Pipe. Anecdotique ? Pas tant que ça. Le troisième du classement, Sunny Garcia se fêle l'avant-bras lors des demi-finales. Un aller-retour rapide à l'hosto plus tard, il revient avec un plâtre pour la finale (le surfeur hawaiien a réussi à terminer premier de sa demi malgré sa blessure dès la quinzième minute). Garcia domine largement cette finale des Pipe Masters devant Liam McNamara, Barton Lynch et... Kelly Slater. Mais il tombe une nouvelle fois à l'eau, se cassant pour de bon l'avant-bras et laissant la compétition à portée de tous.

Placé bien trop loin du line-up à cause du courant, le King remonte alors la plage en sprintant. Il se lance à l'assaut de ce Pipeline redoutable et glane les derniers points qui lui manquaient pour finir sur la plus haute marche du podium. Son sacre est total, incontestable, à seulement vingt ans, Kelly Slater devient le plus jeune surfeur de l'histoire à remporter le titre mondial. La machine est en marche. Celui qui va devenir le plus grand surfeur de tous les temps remporte le premier de ses onze titres mondiaux.

Mots clés : 1992, ct, kelly slater, old school
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Surf - 2017-05-27 18:27:29