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Gérer son stress en compétition ou en free surf

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Beachbrother vous donne rendez-vous tous les 15 du mois pour une nouvelle rubrique consacrée à la préparation mentale, en partenariat avec Noé Grandotto, préparateur mental et coach. Les thèmes proposés s'adresseront aux surfeurs de tous les niveaux, pour comprendre à quoi sert la préparation mentale, et surtout, comment l'utiliser pour améliorer son surf. 

Ce premier article traite du stress qui peut être présent lorsque l'on surfe. Le stress a souvent de lourdes conséquences sur la performance des surfeurs et touche la santé mentale et physique. Pourtant, les recherches scientifiques nous ont montré que le stress n'est ni plus ni moins qu'une alerte envoyée par notre cerveau (partie préfrontale). Qu'en est-il plus concrètement et comment peut-on apprendre à le gérer ?

Petite introduction au stress

Avant tout mettons les choses au clair afin de mieux comprendre ce qu'il se passe dans notre tête. A la base, le stress est une réaction physiologique face à un danger de mort agissant comme un mécanisme de défense. Pourtant bien souvent nous pouvons vivre des états de stress sans pour autant se trouver dans une situation où notre vie est en jeu (sauf pour les surfeurs de grosses vagues par exemple).

Le stress n'est en réalité qu'une réponse de notre organisme lorsque l'on rencontre une situation nouvelle ou complexe nous demandant de s'adapter. Un raccourci est souvent fait par erreur en distinguant le « bon stress » et le « mauvais stress ». Ce que certains vont appeler le « bon stress », n'est en fait que de la motivation, du désir de réussir, des réactions positives. Dans le terme de "stress", on a bien du mal à y voir du positif. Le « mauvais stress » quant à lui est associé à la peur, l'angoisse et autres réactions désagréables. Pour Noé, il n'y a pas de « bon stress ». Son seul point positif (et pas des moindres cela-dit) c'est qu'il agit comme une sonnette d'alarme. En effet, il nous indique que nous ne sommes pas dans le « bon mode de fonctionnement ». Si le stress est une réaction tout à fait normale c'est aussi une réaction subjective. Le stress est issu d'un mauvais mode de fonctionnement. En quelque sorte, nous n'utilisons pas les bonnes parties de notre cerveau et le stress résulte d'un état inadapté, il est le signal d'alarme pour nous dire que quelque chose ne va pas. C'est en apprenant à identifier notre stress et à comprendre le sens de son message que nous pouvons le gérer.

Photo : Luke Marsden

Nos principales réactions

Elles sont au nombre de quatre : réaction physiologique (accélération du rythme cardiaque par exemple), réaction cognitive (pensées négatives, problème de concentration), réaction émotionnelle (peur, colère, impatience) ou bien réaction comportementale (changement des habitudes). Il est important de les connaître et d'apprendre à les reconnaître. Elles sont souvent liées à des situations particulières (stresseurs externes) comme une compétition, un heat face à un adversaire que l'on redoute, des conditions que l'on n'aime pas, la surpopulation d'un spot etc.

Les causes

Elles sont soit externes (les « stresseurs » comme vu plus haut), soit internes (c'est ce que le Dr Fradin, spécialiste dans la gestion du stress appelle la « stressabilité » : ce sont nos exigences personnelles). Nous devons donc prendre en compte les moyens que l'on a à notre disposition face aux exigences. Bien souvent le stress résulte d'une trop grande fixation sur le résultat au lieu de se concentrer sur les moyens pour l'obtenir. Avant d'entamer une compétition ou un défi en freesurf, il est utile de se poser la question des moyens que l'on se donne (pour faire face aux causes internes) et des moyens dont on dispose (face aux causes externes). Nos fameuses réactions de stress sont liées à de l'incohérence !

Lorsque les premiers signes de vos réactions apparaissent portez-y attention. Qu'est ce que vous faites ? A quoi pensez-vous ? Avec qui êtes-vous en communication ? Quel avantage pourriez-vous tirer de cette situation ? Rapidement la curiosité vous permet de trouver les « stresseurs » mais en plus de diminuer considérablement votre niveau de stress. Dans le surf, les causes peuvent être liées aux juges, à un adversaire, à la taille ou bien le type de vagues, les conditions météo etc.

Premier élément de réponse possible

Il existe des exercices très puissants pour gérer son stress comme les exercices de respiration, de relaxation ou bien encore de visualisation. Issu des thérapies brèves, l'objectif est non pas de résoudre le problème mais de créer des solutions et parvenir à le construire. Il existe donc diverses solutions et chacun devra s'approprier les techniques avec lesquelles il se sent le plus à l'aise. Si lors de votre prochaine compétition vous avez peur du résultat ou bien de la nouveauté car vous n'avez jamais surfé ce spot dans ces conditions, vous fonctionnez de façon dite « rigide ». Noé vous propose alors d'agir différemment, d'être curieux face à cette prochaine compétition, de trouver des avantages à surfer là-bas, etc. Dans ce cas, vous mettrez en action la partie préfrontale de votre cerveau, partie capable de s'adapter face aux situations nouvelles. Si on utilise cette partie-là, notre stress sera considérablement réduit voir inexistant. Bien sûr, il est indispensable de s'entraîner et de mémoriser les critères qui nous indiquent si nous sommes rigides ou fluides.

Il est de même pour le free surfeur bien sûr. Imaginez-vous aller surfer un spot plus dangereux que d'habitude ou bien un peu fatigué et avant même de rentrer dans l'eau, la peur de mal surfer vous envahit et vous vous dites « de toute façon ça ne va pas être mon jour ». Vos propos sont tranchés et vous utilisez un mode favorisant l'apparition du stress. Soyez au contraire content d'être ici avec vos amis, profitez-en pour observer comment fonctionne le courant aujourd'hui et les surfeurs déjà à l'eau pour trouver votre pic. Apprenez à nuancer vos propos et relativiser la situation tout en restant curieux des opportunités à prendre pour progresser aujourd'hui et vous faire plaisir.Donnez-vous les moyens d'y arriver !

Freesurfeurs, vous vous êtes déjà dit que telle vague était accessible mais vous n'y arriveriez pas ? Ne vous êtes-vous jamais dit que cette manoeuvre déjà réussie auparavant était à votre portée ? Pourtant session après session, vous pensez à ce résultat et cela fait maintenant des années que vous n'y parvenez pas. Compétiteur de haut niveau ou non, vous êtes déjà resté bloqué à un certain stade parfois en dessous de votre niveau? Vous est-il déjà arrivé de surfer différemment qu'à l'entraînement dès que le stress de la compétition vous envahit, celui-ci vous freine dans vos performances ? Tout ça fait partie de la dynamique de performance. Explications.

Lorsque vous allez surfer, il peut y avoir une différence entre ce que vous savez faire et ce que vous faites ! Ce que vous savez faire résulte de vos compétences, c'est votre entraînement technique, tactique et physique qui détermine ce niveau. Ce que vous faites en plein surf résulte de votre capacité à faire la différence. En quelque sorte, il faudra être capable de surfer au meilleur de soi-même. C'est ce que l'on appelle devenir « champion de son propre monde », chose bien plus importante que de vouloir devenir champion du monde. Il faut donc se concentrer sur ce que vous maîtriser et sur ce que vous pouvez faire. Si vous évoluez à votre meilleur niveau et que celui-ci correspond à une place en demi-finale, il faudra alors se concentrer sur la manière d'y arriver et vous aurez bien plus de chances d'y parvenir. A l'inverse une fixation d'objectif accrue sur la place en demi-finale augmentera votre niveau de stress et ne vous aidera pas forcément à gagner.

Martin Fourcade (double champion olympique de biathlon) a récemment déclaré dans un quotidien sportif : « il faut donc se fixer des objectifs, non pas en termes de résultats, mais de développement de mon niveau ».

Si vous voulez avoir de l'influence sur votre état de stress, si vous voulez atteindre votre sommet et réaliser vos objectifs de résultat, il faut vous donner les moyens d'y arriver. C'est simple : si pour un objectif de résultat important vous mettez peu de moyens, vous risquez d'entrer dans un état de stress important. A l'inverse, si pour la même ambition vous développez un grand nombre de moyens pour y parvenir vous pourrez entrer en action plus sereinement. Plus important encore, il faudra apprendre à se concentrer sur ces moyens, « passerelle efficace vers l'atteinte de votre succès ». On récapitule : il faut donc trouver les moyens dont je dispose pour atteindre mes ambitions afin de lutter contre les éléments stressants De plus, pour lutter contre les causes internes je dois développer les moyens que je me donne. L'association de l'un et de l'autre diminuera considérablement le niveau de stress surtout si il est associé au bon mode de fonctionnement mental.

Un exercice pour s'entraîner à gérer son stress, proposé par Noé notre préparateur mental :

-Définissez un prochain objectif (une ambition) que vous souhaitez atteindre

-Listez les moyens dont vous disposez

-Augmentez cette liste même par des objectifs les plus stupéfiants et comparez-la avec votre ambition

-Listez ensuite toutes les exigences que vous pensez valables (du type « il faut que… ») pour atteindre votre objectif.

-Essayez de faire le lien pour savoir s'il est utile ou pas de s'imposer ces exigences, puis réduisez au maximum ces exigences en augmentant à la place les moyens que vous pouvez mettre en oeuvre

-Maintenant établissez un plan d'action pour activer ces moyens en réduisant vos exigences (irrationnelles) au bon moment.

Un dernier mot de Noé : "je terminerai par dire que la préparation mentale dans le surf ne permet pas seulement de résoudre une problématique. On ne s'entraîne pas physiquement que lorsqu'on est blessé. C'est la même chose, on peut entrainement mentalement afin d'optimiser ses performances sans avoir de problèmes particuliers. Plus encore cela permet de travailler sur la notion de plaisir ; puisqu'à mon sens l'un ne va pas sans l'autre et je travaille beaucoup sur cette notion avec les sportifs que j'accompagne. Si la préparation mentale n'est pas une nécessité pour performer (nombreux sont ceux qui ne l'utilisent pas et qui gagnent quand même et je tiens à le dire !) elle permet de protéger ses compétences et de se donner une chance de plus d'être présent lors des grands rendez-vous ; en gérant son stress notamment."

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter contacter Noé par facebook et consulter son site internet

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Lifestyle - 2019-11-02 05:05:00