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Teahupoo, le récit de Bruce Irons

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Après la journée magique pendant le Billabong Pro Tahiti, Bruce est revenu sur sa session en tow-in lors d'une interview. Pour tous les non-anglophone, on vous a retranscrit ses paroles.

« Tahiti ? Hummm... Tahiti. J'adore cet endroit, j'y vais depuis que j'ai 15 ans. Je m'y sens bien, les gens sont très sympas, l'endroit est magnifique, le mode de vie est cool... et puis il y a Teahupoo, la vague la plus effrayante au monde. C'est la plus belle mais c'est aussi celle qui fait le plus peur. C'est une relation love-hate. Détester, c'est un peu fort. C'est plutôt une relation love-scared.

C'est comme un manège à sensation, c'est intense : si tu sors et que tu réussis ta vague, tu es comme un fou. Il n'y a pas de sensation pour décrire ça. Tu te demandes tout seul : "Est-ce que j'ai vraiment apprécié ce moment ?" parce que ça te retourne tellement la tête que tu ne sais plus trop où tu en es.

C'est un trip et c'est pour ça qu'on y retourne. Chaque fois, on retrouve cette sensation avec le shot d'adrénaline. Je sais pas si c'est bon ou pas, mais tout ce que je sais c'est que tu planes vraiment.

Ce jour là, Il fallait qu'on y aille, on était comme des dingues. Coby [Abberton, pilote du jet à ce moment, ndlr] a fait dégager tout le monde. Je savais que ce n'était pas mon tour mais quand Coby te met des coups de pieds au cul pour que tu partes, en criant à tout le monde de dégager, tu n'as pas le choix.

Au moment où tu lève la tête pour voir où tu es, tu te rends compte... Les bâteaux ont  l'air d'être hauts dans le ciel, tout s'assombrit et la vague tend jusque vers la plage.

Je crois que ça fait vraiment longtemps que j'avais pas pris une vague aussi grosse et flippante.

Je pourrais pas dire combien elle faisait car à ce moment, je n'étais pas vraiment en train de regarder. Tout ce que je sais, c'est que tu descends, tu descends encore... Tu as l'impression d'être sur l'épaule (l'endroit le moins creux de la vague, ndlr) et là, tu te demande si tu es assez profond dans la vague.

Au moment où tu lève la tête pour voir où tu es, tu te rends compte... Les bâteaux ont  l'air d'être hauts dans le ciel, tout s'assombrit et la vague tend jusque vers la plage. À ce moment là,  j'ai pensé "c'est bon, je suis assez profond".

Tu ne regardes même pas la vague quand tu surfes, tout ce qui importe, c'est de garder la trajectoire, tout droit, car la vague suce toute l'eau sur le reef, et tu essaies de faire en sorte que le nose reste bien hors de l'eau pour ne pas planter. Rester debout à côté de ce vortex, c'est vraiment une situation pesante sur le moment.

Quand j'ai planté le nose, le lip m'a pris et je me suis dit "Wow, je suis dans la pire des situations possibles" et puis je me suis détendu et je n'ai rien senti, comme si j'étais dans un cocon. J'étais pris par le lip, emporté comme une plume... Je suis sorti bien plus loin, j'ai vu des étoiles mais je ne sentais toujours pas le coup de l'impact, comme si j'avais été protégé... J'ai eu de la chance. »

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