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Localisme : le Gang de Lunada Bay

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Lunada Bay est un spot mythique californien, au pied des falaises de la Péninsule de Palos Verdes au sud de Los Angeles. Après avoir descendu le chemin tortueux, on se retrouve sur la plage, l'Océan Pacifique à perte de vue, les vagues et juste une poignée de surfeurs au loin. Ils sont si peu sur un peak si parfait car Lunada Bay est non seulement connu pour son spot, mais aussi pour ses “Bay Boys”, des locaux qui font la loi depuis des dizaines d'années en intimidant les « étrangers ». Et si jamais vous parvenez au line-up, les Bay Boy s'assureront que vous nous pourrez partir sur une aucune vague. Bienvenue au paradis du localisme.

Les victimes de ce gang californien accusent les autorités de Palos Verdes de fermer les yeux sur les méfaits de ces surfeurs souvent très riches. En 1995, un enseignant qui avait essayé de venir surfer sur le spot avait eu le bassin fracturé par le gang. En 1996, un Bay Boy fut condamné à payer 15 000 dollars en dommages et intérêts. L'état de Palos Verdes avait alors fait une annonce publique pour affirmer que la plage était ouverte à tous.

Mais les intimidations ont continué depuis. En 2002, le chef de la police décida d'installer une webcam pour prévenir les agressions. Après protestation des Bay Boys, déclarant que la caméra attirerait des hordes de touriste, le conseil municipal opta pour son retrait.

L'année dernière un post sur Reddit (réseau social américain) a relancé le débat sur ces harcèlements venus de la part d'une « équipe de bébés financiers pourris gâtés ». Les manifestants ont organisé une journée de protestation avec une dizaine de surfeurs se présentant au peak, surveillés par la police depuis les falaises. La journée s'est déroulée sans accroc, mais aussi sans grand impact.

Il y a bien trop de surfeurs et pas assez de vagues, c'est pour ça qu'il y a du localisme” explique l'un des Bay Boys au journaliste de The Guardian auteur d'une enquête sur les Bay Boys. « Si on laisse n'importe quel mec sympa surfer ici, ils seront bientôt une centaine. Ça craint. Les gens pensent qu'on est simplement une bande de connards mais c'est grâce à nous si cet endroit garde son caractère sacré. »

© Curtis Jones