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ET SI LE SURF MANQUAIT D'ÉMOTION ?

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Il faudrait voir Gabriel Medina pleurer plus souvent. Qu'il gagne ou qu'il perde. Et il faudrait voir Kelly Slater casser plus de boards dans la tente des athlètes après avoir perdu dans les premiers Rounds d'une compétition, sous les yeux stupéfaits de ceux qui pensaient que le King était imperturbable.

Il faudrait voir plus de trous dans les murs des vestiaires sur le WCT, plus de déchainements, plus de collisions, plus d'amertume lors des interviews après chaque heat, plus d'yeux embrumés.

Tous ces incidents se sont vraiment passés cette année, et dieu merci quelqu'un était là pour les filmer, car le surf pro – aussi excitante la course au titre soit-elle – est en passe de devenir un sport bien fade. Il faudrait que la courtoisie, la gentillesse et les réponses pré-écrites cessent pour un instant au moins. Pour découvrir la face cachée du surf : la passion, les fameux coups de poing dans les murs, les larmes.

Pour le moment, la seule radicalité dans le surf pro est le surf lui-même, et ce n'est pas assez. Après tout, nous sommes bien plus que de simples surfeurs ou « fans » de surf. La complexité humaine est ce qui rend la chose intéressante, donne du corps.

Très bien, John John est un gentleman, un surfeur humble, mais que se passerait-il s'il changeait d'approche ? Et si après une série scorée à 19 points, en passe de se retrouver en finale contre Parko ou Slater, il se transformait en Mike Tyson du surf, qu'il attrapait le micro des mains de Rosie et rugissait : « Je vais déchirer la prochaine série ! Je suis le meilleur que l'on n'ait jamais vu ! Le plus brutal, le plus vicieux, un champion sans pitié comme on en a jamais connu. Personne ne peut m'arrêter ! Mon style est impétueux, ma défense imprenable et je gagnerai la prochaine série ! ». Ne serait-ce pas un chouilla plus divertissant que de le voir faire un canard dans une piscine ?

Oui, bien sûr, le zen est une caractéristique en vogue chez les surfeurs depuis que le grand public leur a accordé une sainte autorité sur l'attitude « chill ». Mais la langue de bois n'a jamais fait de la bonne télé, ou dans notre cas du bon webcast. L'émotion, l'euphorie, la passion débridée : OUI.

Il n'y a rien de mal à vouloir un peu de passion, même si aujourd'hui les commentateurs réservent cette particularité aux brésiliens. Andy Irons avait la passion, le feu. Sunny Garcia et Tom Carroll aussi. Ils enchaînaient les heats comme s'ils étaient possédés. Comme des amoureux irraisonnables. Comme des joueurs de hockey qui enlèvent leurs gants pour se battre. Comme des footballeurs italiens qui se jettent sur la pelouse et se tordent de douleur.

Il ne faudrait pas que tout ça tourne en télé-réalité, ça non. Mais que les surfeurs enlèvent simplement leurs gants. Et qu'ils baissent leur garde. Alors le surf pro retrouverait peut-être quelques couleurs.

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